mercredi 5 décembre 2012

Ségolène et Valérie


Ségolène Royal et Valérie Trierweiler
http://people.plurielles.fr/news-people/segolene-royal-comment-elle-a-failli-recuperer-francois-hollande-7485676-402.html



Ces deux femmes-là nous ont surpris en 2012 par des comportements que l'on attendait pas. Elles se sont prises les pieds dans le piège de la rivalité que ni l'une ni l'autre n'ont réussi à dépasser. Pas de grandeur ni de dépassement dans leur cas, mais un minimum de transparence. De la part de Valérie Trierweilerdu moins...

L'histoire est celle-ci: le 12 juin 2012, un mois et quelques jours après l'élection du nouveau président français François Hollande, sa compagne Valérie Trierweiler (prononcer le deuxième « r ») publie un gazouillis qui marquera l'histoire présidentielle qui commence. La marquera pour le pire, car il obligera le président Hollande à réagir contre sa volonté. Voici le « tweet» en question, comptant 137 caractères:

« Courage à Olivier Falorni qui n'a pas démérité, qui se bat aux côtés des Rochelais depuis tant d'années dans un engagement désintéressé.»

Avec ce message, Valérie Trierweiler officialise publiquement la rivalité qui l'oppose à Ségolène Royal ex compagne de François Hollande et mère de ses quatre enfants. En allant à l'encontre de la décision du président et du parti socialiste qui appuient la candidature de Ségolène Royal dans des élections régionales, elle se venge de l'attention que son compagnon doit nécessairement accorder à Ségolène Royal. Rien de moins. Et cette dernière en veut à Valérie Trierweiler de lui avoir pris son mari.

Non nous ne sommes pas au coeur d'un roman savon. Et pourtant, les enjeux soudainement révélés au public (mais dont on discutait en coulisse) ne sont plus du tout ceux dont on devrait discuter: économie, culture, éducation...le président est déconcentré. 
 

Une avalanche d'articles analytiques de toutes sortes (politique, psychologique,  féministe, people) déferlera sur les médias imprimés et électroniques. Des livres seront publiés sur le sujet.

Ce qui semble l'incapacité de ces deux femmes à dépasser leurs sentiments -dans un contexte où l'éthique politique actuelle devrait être le guide sans conteste- peut être observé sous un autre angle: celui de la transparence.  Valérie Trierweiler n'a pas la langue dans sa poche et oblige chacun à se positionner sur des enjeux sentimentaux et émotifs qui n'ont pas leur place dans le monde masculin de la politique.

Il est intéressant de voir comment l'émotivité nourrit de jalousie -ce dont les hommes ne sont pas exempts- est montré d'une manière typiquement féminine parce que extravertie. Pour cela, devrait-on vraiment mal juger le comportement de ces deux femmes comme l'opinion publique l'a fait? C'est peut-être nous-mêmes qui devrions nous dépasser pour briser le tabou des sentiments exprimés? Dans la mesure où cela peut faire avancer les choses de la communication en passant par la nature humaine, la vraie...
Au lieu de quoi une gestion de crise s'est faite dans l'opacité et Valérie Trierweiler est priée de se taire. Plus ça change plus c'est pareil...




Anna Cabana et Anne Rosencher. Entre deux feux. Éditions Grasset, Paris, 2012.




             
                                         

2 commentaires:

  1. Chère Marie-Claude,

    J'apprécie beaucoup la grande qualité de vos billets. Ces femmes dont vous parlez sont autant de sujets intéressants qu'on se doit de connaître sinon de (re)découvrir (Royal et Trierweiler comprises, malgré l'objet de leur récente attention médiatique...).

    Vous avez aussi piqué ma curiosité envers Goliarda Sapienza que je ne connaissais pas mais que j'ai envie vraiment de lire maintenant.

    J'aime beaucoup aussi la fluidité du verbe et du ton adopté. Tout se lit avec beaucoup d'aisance (mes yeux vous seraient toutefois reconnaissants d'utiliser un type de caractère sans empattements).

    Je crois que vous avez entre les mains un très beau filon qui pourrait mener - pourquoi pas ? - à un projet d'édition... Imaginez: un portrait d'une cinquantaine de femmes marquantes des XXe et XXIe siècles. Tout est possible !

    Je vous encourage donc à poursuivre votre travail d'édition et de "curation" non seulement d'ici la fin du trimestre mais bien au-delà.

    Enfin, je me suis aperçu, dernièrement, que lors de mon envoi au groupe de toutes les adresses de blogue, le vôtre n'y était pas. J'en suis vraiment désolé. Je crois que j'ai pris connaissance de votre blogue dans un de vos gazouillis et non dans un courriel plus formel à partir duquel j'insérais l'adresse de tous dans une liste. Ceci expliquant cela, je vais tenter de mieux promouvoir votre blogue; vous le méritez amplement.

    Je vous remercie de votre participation.

    Patrice Leroux

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Cher Patrice,

      Merci pour vos encouragements, c'est stimulant pour la suite et un moteur très précieux (c'est bien peu dire), surtout dans un contexte pédagogique. Ils sont essentiels aussi pour moi dans le contexte cette fois de l'écriture qui me tient tant à coeur: l'exposition me rend toujours très nerveuse... moins tout de même que les exposés oraux ;( .
      Je prends bonne note de vos commentaires. Merci encore, pour tout,

      Marie-Claude Bressan

      Supprimer